Warrior Adventure Lyon : dans l’ombre des JO, le ninja en quête de reconnaissance

Par Lou-Marco Crepelle

En 2018, Jeremy Motts créé Warrior Adventure Lyon, la première salle de ninja en France. Sept ans plus tard, la salle continue son développement et fait face à un défi de taille : l’arrivée du parcours d’obstacles aux prochains JO.

Jeremy Motts (à droite) en train d’entraîner Jordan (au centre). Photo par Lou-Marco Crepelle

Inconnu il y a encore quelques années, le ninja, à la croisée du parkour et de l’escalade, compte toujours plus d’adeptes. Ce sport consiste à franchir une série d’obstacles le plus rapidement possible et sans tomber, à la seule aide de ses capacités physiques. Le club Warrior Adventure Lyon, première salle de ninja en France fondée en 2018, compte aujourd’hui plus de 140 adhérents, en plus de ses entrées libres. Souvent réduite à un simple loisir, la discipline franchit un nouveau cap grâce à l’ajout du parcours d’obstacles aux épreuves du pentathlon moderne (en substitution à l’équitation). « Le ninja a déjà ses propres compétitions internationales comme la World Ninja League, explique Raoul Turmond, responsable commercial de Warrior Adventure. Il manque seulement une meilleure reconnaissance de ce sport par les instances et par le grand public. L’arrivée du parcours d’obstacles aux JO va dans ce sens. »

Briser les idées reçues sur le ninja

Une quête de reconnaissance qui passe par le changement de regard du grand public sur le ninja. Puisque malgré les apparences, la discipline n’est pas réservée qu’aux athlètes aguerris. Jeremy Motts, fondateur de la salle, décrit le ninja comme une pratique entièrement personnalisable : « C’est la découverte de son corps et de ses capacités par le biais d’une activité ludique. Il faut s’affranchir de tous les a priori sur notre potentielle performance et ne pas se comparer à son voisin. À chacun sa propre montagne. À 21 mois, mon fils a franchi le pont de singe après de nombreux essais, ça prouve que ce n’est pas réservé à une élite. »

Des infrastructures insuffisantes pour des ambitions olympiques

Mais alors que la date des JO 2028 approche, les athlètes ne disposent pas des équipements nécessaires pour s’entraîner correctement. Serge Alloisio, président du comité régional de pentathlon moderne [rattaché à la Fédération Française de Pentathlon Moderne qui s’occupe du parcours d’obstacle], alertent sur les conditions de préparation des athlètes. « Le rôle du comité régional, et par extension de la Fédération, est de développer au plus vite les infrastructures nécessaires au bon entraînement des athlètes en vue des futures compétitions, comme des salles d’obstacles plus nombreuses. Pour l’instant, l’accompagnement dont on fait preuve n’est pas digne d’une discipline olympique, déplore Serge Alloisio. Les jeunes ne peuvent trouver seuls des lieux adaptés pour s’entraîner aux cinq disciplines du pentathlon, il faut pouvoir les accompagner. »

Warrior Adventure Lyon : une cagnotte pour poursuivre le développement de la salle

Dans cet esprit de meilleur accompagnement, la salle Warrior Adventure a elle aussi des ambitions d’aménagements, pour ses adhérents et en vue de la professionnalisation du ninja. Alors qu’elle subvient à ses besoins, elle a mis en place une cagnotte pour permettre ces investissements et répondre à la demande croissante à laquelle elle fait face. « La cagnotte n’est pas pour maintenir à flot l’entreprise, détaillent Jeremy et Raoul, mais pour proposer la meilleure expérience possible à ceux qui viennent, pour le loisir et pour le sport. Le développement et l’amélioration de l’équipement déjà existant sont une priorité, mais comportent des charges lourdes. »

Reportage réalisé pour LE PROGRÈS

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