Par Lou-Marco Crepelle
Le 25 avril prochain se tient la deuxième cérémonie des Flammes, cérémonie qui récompense la culture urbaine (Hip-Hop, RnB…).
Comme l’année précédente, le Théâtre du Chatelet (Paris) accueille la remise des prix pour les artistes nominés. Retour sur les objectifs et enjeux d’un tel évènement.
Le projet des Flammes émerge l’année dernière avec comme objectif principal de créer une cérémonie dédiée à la culture Hip-Hop.
Cela faisait déjà de nombreuses années que les cérémonies généralistes comme les Victoires de la Musique manquaient de légitimité dans les catégories et les jugements qui entourent cette culture. Le rap y était peu représenté, et surtout n’était jugé ni par des auditeurs réguliers, ni par des experts du milieu.
Les quelques propositions Hip-Hop était parfois incohérentes au vu de l’impact que certains absents des nominations avaient eu tout au long de l’année.
Les Flammes : la promesse et l’ambition de cette nouvelle cérémonie

La promesse des Flammes est alors de permettre de juger les propositions du Hip-Hop et de ses sous-genres par des experts du genre, ou a minima des auditeurs aguerris, ce qui n’était ni le cas, ni la prétention des Victoires de la Musique.
Cela se traduit par la possibilité pour le grand public de s’impliquer dans le vote des treize catégories principales.
Les neuf autres sont exclusivement réservées au vote d’un jury d’experts nommé par les organisateurs, les médias Yard et Booska-P. Il est composé d’acteurs de la scène Hip-Hop en France, principalement des journalistes et des professionnels de l’industrie.
Toujours dans ce souhait de mieux représenter la culture Hip-Hop, les catégories sont diverses et traitent de tous les pans de cette culture.
Il existe aussi bien une Flamme pour la révélation masculine et féminine, une autre qui récompense le/la meilleur.e compositeur.rice, et une autre encore récompensant le meilleur clip.

Et si le pari était une cérémonie qui évolue aussi vite que le fait cette culture, Les Flammes sont dans la bonne direction.
Cette deuxième édition est déjà empreinte de nouveautés avec l’ajout de certaines catégories, comme la Flamme du morceau caribéen ou d’inspiration caribéenne.

Ces nouveautés s’inscrivent bien dans la démarche du projet, qui est de mieux représenter les cultures qui ont un grand impact sur la musique, et qui sont pourtant oubliées par les cérémonies généralistes. Et d’un autre côté, si elles récompensaient toutes les cultures, ce serait sans fin. C’est donc bien d’avoir une cérémonie dédiée à cette culture.
Alors, créer des récompenses plus légitimes que celle des cérémonies grand public c’est une chose, mais encore faut-il que les acteurs de l’industrie musicale – artistes, labels, médias – répondent présents. Les Flammes ne sont légitimes que si l’industrie les juge comme telles.
Une deuxième édition qui confirme la confiance de l’industrie
Dès le début, la proposition a été prise très au sérieux, avec de nombreux partenaires comme Spotify, Samsung ou encore le Centre National de la Musique (CNM). Les médias aussi sont vite montés dans le train, relayant à grande échelle la cérémonie et prenant leur rôle très à cœur pour ceux qui participaient directement au vote.

Enfin, du côté des artistes, ils ont accueilli Les Flammes très positivement, à l’image de Shay, Tiakola ou Gazo qui ont performés en direct, montrant leur investissement dans une cérémonie qui n’existait pourtant pas deux jours plus tôt. Mieux encore, l’ensemble des artistes récompensés semblaient sincèrement ravi de cette reconnaissance et prenaient au sérieux la signification de « recevoir une Flamme ».
Il est encore un peu tôt pour se demander si Les Flammes sont au niveau et relèvent réellement le défi. Cette année ne marque que la deuxième édition et ce serait hâtif que de tirer des conclusions aujourd’hui.
Néanmoins, la première édition s’est déroulée sans encombre, avec une remise des prix bien huilée et une bonne organisation, du moins vu de l’extérieur. Pour rendre la cérémonie encore plus épique et mémorable, peut-être les organisateurs mettront ils l’accent sur les performances live des artistes, pouvant faire naître de réels moments d’histoire.
A voir ce que nous réserve cette deuxième édition, retransmise en direct sur Twitch et W9.
Article rédigé pour SOUNDS SO BEAUTIFUL