« Le vinyle permet de découvrir la musique autrement » : le Tiki Vynil Store, la passion du disque comme moteur

Par Lou-Marco Crepelle

Dans le dédale de ruelles des pentes de la Croix-Rousse, le Tiki Vynil Store est, depuis presque 10 ans, une référence pour les amateurs de vinyles. Sarah nous fait découvrir les derrières d’un métier passionnant à destination des passionnés.

L’ambiance chaleureuse du magasin se ressent au premier coup d’œil. Photo par Lou-Marco Crepelle.

Lorsque l’on pousse la porte du Tiki Vynil Store (Lyon 1er), le ton est déjà fixé. Des étagères en bois qui regorgent de vinyles colorés, des lumières tamisées qui nous font nous sentir comme à la maison. C’est l’ambiance qu’a voulu donner Ludo lorsqu’il a créé le magasin en 2014. Et même si c’est dorénavant Sarah, une ancienne cliente, qui a la charge de la boutique, l’atmosphère reste la même.

L’indépendance, un pari qui n’a pas de prix

« En tant que disquaire, on s’intéresse à tous les styles. C’est l’inverse de l’image qu’on se fait du vendeur de disque, puriste et antipathique. Il faut faire preuve d’une grande ouverture ». Sarah choisi avec soin les disques qu’elle propose aux clients, toujours dans l’optique de diffuser la culture musicale. L’avantage d’être disquaire indépendant, c’est qu’elle peut choisir de ne pas suivre une mode, ou justement de mettre en avant des artistes émergents qui n’auraient pas une telle opportunité avec les grosses chaines de magasins.

L’inconvénient de l’indépendance, c’est l’aspect financier. Les grands revendeurs fonctionnent en dépôt vente, à savoir qu’ils n’achètent le disque aux distributeurs que lorsqu’ils l’ont vendu en magasin. S’ils n’écoulent pas ce qu’il y a dans leurs rayons, cela n’a pas d’impact réel, puisque les étalages ne sont qu’une vitrine. Quand le Tiki Vynil Store choisi d’acheter un certain vinyle pour le mettre dans ses bacs, il est d’ores et déjà payé. S’il n’est pas vendu, le magasin se retrouve avec du stock sur les bras. Mais malgré cette problématique, Sarah affirme que « la liberté de proposer les disques que l’on souhaite n’a pas de prix ».

Le Tiki Vynil Store dispose de plus de 4000 références de disques, tous styles confondus. Photo par Lou-Marco Crepelle.

Le regain de popularité des vinyles au service de la passion

Pour Sarah, le retour des vinyles sur le devant de la scène n’est pas juste une bonne chose pour ses finances. Dans une industrie où la musique est devenue un véritable objet de consommation, le vinyle permet de prendre à nouveau le temps d’écouter les œuvres des artistes. « Si l’artiste met ses morceaux dans cet ordre ou dans ce même album, c’est qu’il y a un sens à tout ça. Le vinyle permet d’écouter les albums d’une autre manière, l’œuvre dans son entièreté ». Et s’il semble compliqué de profiter d’un disque à l’heure où tout tient dans son téléphone, c’est justement tout l’intérêt du vinyle. Une oreille attentive plutôt que distraite, un objet physique plutôt qu’un simple swipe, et l’écoute prend une tout autre dimension.

La boutique ne propose que des vinyles neufs, mais on y retrouve aussi bien des musiques actuelles qu’anciennes. Photo par Lou-Marco Crepelle.

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