Comment Mick Jenkins nourrit sa créativité dans The Patience

Par Lou-Marco Crepelle

En 2014, Mick Jenkins dévoile The Water[s], mixtape presque narrative évoquant les concepts étroitement liés de liberté et de spiritualité.

De cela découle une certaine reconnaissance par la scène underground comme artiste émergent de la nouvelle vague de Chicago.

Avec The Patience, Mick Jenkins change de cap pour faire ce qui lui correspond vraiment : un hip-hop incisif aux inspirations jazz.

The Patience, le renouveau de Mick Jenkins

Crédit photo : Anne-Sophie Benoit

The Patience sonne comme une renaissance, un nouveau départ pour celui qui se destine comme prochain grand rappeur de Chicago.

Et si Mick a toujours paru sage et critique à l’égard de son environnement hostile, il apparait ici comme enfin prêt à libérer l’étendue de ses capacités.

Il semble lassé de l’unique reconnaissance underground et impatient de présenter son art à un public plus large.

“Ain’t under no spell, I’m hungry as hell”

Michelin Star – Mick Jenkins

The Patience, un message plus direct

Crédit photo : Anne-Sophie Benoit

Là où ses précédents disques possèdent un fil rouge et un message précis, souvent dilué dans des métaphores philosophiques, le propos dans The Patience est plus simplifié, sans pour autant être dénué de sens. Largement inspiré par le jazz depuis ses premiers morceaux, cette influence se concrétise d’autant plus dans ce disque, dans les sonorités comme dans l’état d’esprit.

“I love to create a pattern just to break it, and I think that is very much within the soul of jazz”

Extrait d’une interview accordée à la National Public Radio (NPR)

The Patience, ou le jazz au service du Hip-Hop

Crédit photo : Anne-Sophie Benoit

Véritable renaissance personnelle et artistique, l’album est marqué par une nouvelle recette particulièrement efficace.

Une batterie clinquante et sans artifice, un sample de jazz et une basse envoutante. Rajoutez la voix incisive et l’aura captivante de Mick Jenkins et cela donne d’excellents morceaux comme Sitting Ducks ou Pasta.

Et l’impact du jazz est directement visible, Mick Jenkins semble désormais plus libre que jamais. Comme il le déclare pour conclure l’album, il a trouvé ce qui lui correspond parfaitement, il est confiant et il sait où il va.

“I’m just now stepping into what I feel like is full agency over my creativity, my artistry, my business, and even myself as a man.”

Mop – Mick Jenkins

Article rédigé pour SOUNDS SO BEAUTIFUL

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