Basile Ferier : « Cosmuse, un évènement pour casser à la fois les frontières musicales et sociales »

Par Lou-Marco Crepelle

Si de nombreux projets émergent chaque année à Lyon, Cosmuse est certainement un des plus marquants de ce début d’année. L’ambition est claire : une soirée, marquée par la prestation de plusieurs artistes, organisée pour les étudiants, par des étudiants. Basile Ferier, étudiant en communication, est l’un des organisateurs de Cosmuse. Il a accepté de m’accorder un entretien, l’occasion pour lui de raconter la création et l’organisation d’une telle soirée, des coulisses jusqu’à la scène.

Basile Ferier, co-organisateur de Cosmuse. Photo par Lou-Marco Crepelle

Comment t’est venu l’idée de Cosmuse ?

L’idée part d’un projet qu’on devait mener au sein de l’EFAP, l’école de communication dans laquelle j’étudie. On devait proposer un évènement fictif ou réel autour du thème de notre choix. Avec plusieurs amis fans de musique, on a tout de suite pensé à organiser une soirée avec des concerts.

Comment vous vous y êtes pris pour organiser un tel évènement ?

Même si on avait le choix entre quelque chose de fictif ou de réel, la question ne s’est jamais vraiment posée : on voulait que cette soirée ait lieu. Pour les artistes, ce sont principalement des connaissances plus ou moins proches de notre entourage, mais pas seulement. Par exemple, j’ai rencontré par hasard le collectif de rappeurs Silverstraww. Ils essayaient d’organiser un concert sur une place à Saint-Étienne. Et malgré le mauvais matériel et le son pourris, ils dégageaient une vraie détermination et une envie de partager leur musique. Quand je leur ai proposé de venir, ils ont accepté directement, comme une évidence.

Que signifie le nom Cosmuse ?

C’est une des dernières choses du projet qu’on a trouvé. On a contacté La Marquise, qui est une péniche qui organise des concerts à Lyon. Ils ont accepté de nous prêter gratuitement la salle, mais ils avaient besoin du nom de l’évènement pour nous programmer. Et on s’est dit que ce qui était super dans cet évènement, c’est le fait qu’on vienne tous d’un endroit différent, avec de la musique différente, et qu’on arrive à proposer cette diversité. Il y avait donc un cosmopolitisme dans le groupe, et sachant qu’on fait de la musique, on a décidé d’allier les deux pour faire Cosmuse. Après tout, on a eu 6 groupes radicalement différents. Les Karlitaz font du rock, Selma Kara fait de la pop et du RnB, Silverstraww et Kez font du rap, Bazz fait de l’électro et Blindsound de la techno. On avait un line-up très éclectique, ça représentait bien l’ambiance de découverte et de diversité qu’on voulait donner.

Pourquoi c’était important pour toi que cet évènement soit gratuit et ouvert à tous ?

Au-delà de se faire plaisir, l’objectif était de proposer un évènement accessible à tous. Notre communauté est principalement composée d’étudiants, donc on ne voulait pas que l’argent soit un frein pour profiter de l’évènement. Pour nous, la musique, c’est clairement un moyen de réunir les gens, et ça doit rester en dehors de l’argent. Et pour le coup, on n’a pas payé les artistes, donc on avait aucune raison de faire payer l’entrée. Aussi, ça montre bien que les artistes n’étaient pas venus pour gagner de l’argent, mais pour partager un moment avec le public et avoir un peu de visibilité.

Est-ce qu’il y aura une suite au projet ?

Franchement, j’aimerais beaucoup ! On a passé un super moment et on a pu proposer un évènement qui casse à la fois les frontières des genres musicaux et celles des classes sociales. Peut-être que ça pourrait devenir un rendez-vous trimestriel, qui permet à la fois de mettre en lumière des artistes qui n’ont pas beaucoup de moyens et d’organiser une soirée où les gens se retrouvent.

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